Témoignage
Motivation,objectif et pratiques innovantes
Evolution des pratiques :
Andy achète la ferme à Naroques en 2012. Il commence par produire des légumes pour sa consommation personnelle et c’est alors que le déclic se fait : produire sa propre nourriture est une révélation. Il décide de passer à la vitesse supérieure et s’installe en tant qu’agriculteur. Durant les 3 premières années, il met en place un système basé sur les TCS, d’abord à l’aide de matériel « conventionnel ». Constatant le tassement de ses sols, il cherche des alternatives au tracteur. C’est en Amérique, auprès des Amish, qu’il la trouve : la traction animale. Aujourd’hui, il sème la majeure partie de ses cultures à l’aide d’un semoir direct tracté par ses chevaux. Les sols de la ferme à Naroques ne sont jamais travaillés. Les blés sont semés directement dans des prairies permanentes composées d’une 40aine d’espèces dont de la luzerne, du sainfoin et des plantes aromatiques.
Démarche :
Andy s'est engagé dans une démarche de restauration de ses sols : traction animale pour limiter le tassement, pratique du semis direct, semis sous couvert permanent, utilisation de variétés anciennes en mélange. L’objectif est de préserver la biodiversité, d’enrichir le sol en humus et de gagner en fertilité. Semer directement dans les prairies permanentes permet d’avoir des sols toujours couverts et de profiter des espèces végétales en place pour créer la fertilité in-situ.
Le troupeau allaitant, élevé en extérieur, change de parcelle quotidiennement. Il est nourri exclusivement à l’herbe produite sur la ferme, que ce soit en pâturage ou en foin.
Témoignage :
Je suis paysan boulanger, je cultive les céréales anciennes avec lesquelles je fais le pain. Avant, j’avais une autre vie, j’étais musicien. Je suis tombé sur un article par hasard, en rentrant d’un concert justement, qui parlait de la chaîne industrielle agroalimentaire. J’étais dégouté par ce que j’ai lu…
J’ai commencé à petite échelle, je n’avais jamais semé une graine avant. C’était une première aventure de nourrir ma famille avec un petit potager.
Et puis je me suis intéressé de plus en plus à la vie des sols, la fertilité, la santé humaine, ... Je suis convaincu qu’il faut rassembler les agriculteurs qui essayent de montrer qu’il y a une autre façon de faire, donc j’ai vendu mes droits d’auteurs et j’ai acheté une ferme. La terre, je la vois comme un tissu, avec une complexité infinie qu’au lieu d’essayer de démolir, il faut comprendre… Il y a une symbiose entre cette vie hallucinante et les plantes qui vont évoluer ensemble. Si on essaye de faire pousser les plantes sans ça, ce qui sort ce n’est pas de la nourriture. Tout ce qu’on a et tout ce qu’on est, est basé sur cette vie qu’il faut respecter et qu’il faut nourrir.