La silphie suscite un intérêt grandissant auprès des agriculteurs qui cherchent des solutions face aux périodes de sécheresses de plus en plus fréquentes. Beaucoup d’atouts semblent caractériser cette plante pérenne originaire d’Amérique du Nord : résistance à la sécheresse, peu gourmande en intrants et en eau, et une faible sensibilité aux dégâts du gibier une fois en place. Seulement 3000 ha sont implantés en France actuellement. Le coût (2 000 €/ha pour une production sur 10-15 ans) et la difficulté d’implantation sont les principaux freins au développement de cette culture. Le peu de références disponibles sur la conduite de la silphie nuancent l’aspect “plante magique” souvent mis en avant : elle semble moins gourmande en azote que le maïs, mais le rendement dépend fortement de l’eau disponible (10-12 t MS en sec / 20 t MS irriguée). Les conditions d’implantations sont exigeantes et peuvent conduire à l’échec, entraînant une perte économique importante. Enfin les valeurs fourragères indiquent un taux de matière azotée totale autour de 13% et de cellulose brute autour de 23%. Introduire la silphie dans la rotation présente des avantages, mais des essais sur long terme pour acquérir les références techniques, sécuriser l’itinéraire technique et réduire les coûts d’implantation sont nécessaires pour l’adoption à plus large échelle de cette culture.