Semez seulement si les conditions sont réunies
Comme tous les semis, les semis à la volée ont un coût (semences, temps, usure des machines, etc.) et représentent une prise de risque importante étant donnés le peu de succès rencontrés et les difficultés de mise en place. Avant de se lancer, il est donc indispensable de vérifier que les bonnes conditions soient réunies. Sinon, il vaudra mieux attendre et semer derrière la moissonneuse :
- Sol : il faut que le sol soit grumeleux sans trop de résidus, évitez les sols battus !
- Humidité sous la culture : il faut suffisamment d’humidité pour que le couvert germe et se développe.
- S’il n’y a pas d’eau, il faudra éviter les grosses graines. Les légumineuses de manière générale ont des téguments épais et nécessitent beaucoup d’eau.
- La météo des jours suivants est également à prendre en compte, si le sol est sec et qu’il n’y a pas de précipitations prévues dans les jours qui suivent, il vaut mieux ne pas semer.
- Luminosité au sol : il faut suffisamment de lumière au sol pour éviter que le couvert s’étiole et meurt. Il existe cependant des exceptions : la phacélie par exemple, a besoin d’un peu d’obscurité pour germer et peut s’installer dans un tapis de résidus un peu couvrant.
- Reliquat d’azote : un minimum de fertilisation est nécessaire. Après moisson, si vous le pouvez, injectez quelques unités d’azote (+/- 30 UN) dans la ligne de semis, vous vous y retrouverez à coup sûr.
Seulement si toutes ces conditions sont réunies, alors vous pouvez vous lancer, restez modeste, commencez par des petites surfaces.
Aussi, une des conditions de réussites des semis de couverts d’été repose sur les doses de semis, il est important de surdoser légèrement (+ 10-15%). Dans ce contexte-là, il est préférable de travailler avec des semences de ferme qui coûteront moins cher et vous permettront d’en mettre une quantité suffisante pour favoriser la réussite de l’implantation.
A la volée, semez entre 30 à 45 jours avant moisson ou après moisson. En semant plus tôt, vous prendrez le risque d’avoir du vert dans les épis, ce qui peut être gênant pour les éleveurs qui ramassent la paille notamment. Ne semez pas plus tard pour éviter le sec.
Bien composer son couvert
Évitez les grosses graines avec des forts besoins en eau pour décoller comme le pois
- Évitez les trèfles. La meilleure période de semis pour la plupart des trèfles est en automne, au retour des pluies. L’été ne leur est donc pas propice.
- Testez des espèces comme le moha ou le millet des oiseaux. Attention à ce dernier, du genre des sétaires, ce millet peut monter rapidement à graines et vous risquez de le gardez quelques temps. Il en est de même pour le sarrasin avec sa floraison indéterminée, s’il fait chaud et sec, il va faire sa graine rapidement en stoppant son développement. Les plants resteront chétifs et vous aurez un stock de graines dans le sol.
- Pensez aux proportions des familles dans la compo du couvert selon la culture suivante. En général, 60% de légumineuses + polygonacées et 40% de graminées + astéracées.
Il existe une base relativement fiable dans la plupart des contextes : Sorgho + Tournesol + Radis fourrager auquel vous pouvez ajouter des espèces différentes comme une vesce qui étouffera les adventices, fixera l’azote, grimpera sur les autres plantes. La phacélie peut également être envisagée en complément.
Le couvert d’été idéal (semé entre début juin et mi-août) semble se trouver entre 4 et 8 espèces, avec 3 familles qui remplissent les rôles suivants :
- Chasse d’eau (ex : radis chinois, cameline, colza fourrager, moutardes, navette, etc.)
- Fixation d’azote (ex : vesce pourpre, gesce, lentille, soja, etc.)
- Couverture du sol (ex : phacélie, sarrasin)
- Structuration du sol (ex : sorgho fourrager, sorgho à balais, avoine diploïde, millet, moha, maïs, seigle, etc.)
- Tuteurage (ex : tournesol, radis fourrager, nyger, colza fourrager, etc.)
Des essais sont en cours et suivis via l’application Landfiles.
N’hésitez pas à suivre, à ajouter vos remarques et à publier sur cette application.