La couverture végétale des sols peut-être aussi bien horizontale (cultures et intercultures, prairies) que verticale (arbres, arbustes, haies) au sein et autour des parcelles agricoles est une recherche maximale de complémentarités. Associer la strate arborée pérenne et la strate herbacée permet d’optimiser la photosynthèse sur toute la surface et toute l’année pour maximiser l’efficience de l’agroécosystème. Les essences des arbres et arbustes sont choisies spécifiquement, en fonction du contexte, des finalités de l’agriculteur des production associées. Les aménagements peuvent prendre la forme d’alignements intra-parcellaires, de haies, de bosquets, de ripisylves, de zones menées grâce à une régénération naturelle assistée (RNA).
Couvrir le sol un maximum c’est aussi diversifier la production et les débouchés. Les couverts végétaux peuvent être restitués au sol pour augmenter les taux de matière organique, fixer de l’azote, pâturés par les troupeaux ou être valorisés énergétiquement. Bien raisonnée, leur valorisation permet de diversifier les productions tout en préservant le capital sol. Couvrir les sols en permanence, c’est augmenter la production globale de biomasse à l’échelle du système.
Couvrir le sol avec des cultures diversifiées
Dans des écosystèmes naturels comme la prairie et la forêt, le sol est en permanence recouvert d’un tapis végétal vivant. Dès qu’un milieu subit une perturbation (tempête, incendie, action humaine) et que le sol est dénudé, une diversité d’espèces végétales vient le couvrir pour réparer et protéger. En avoir conscience permet de mesurer l’importance des espèces spontanées, appelées à tort « mauvaises herbes », pour les systèmes agricoles. Tenir les champs « propres » de tout végétal, c’est se donner beaucoup de peine pour un résultat peu productif : l’agrosystème s’appauvrit, s’aseptise, et se dévitalise.
Couverture verticale
Couverture horizontale
Remplacer le métal par le végétal
La réduction du travail du sol – jusqu’à sa suppression – couplée à l’implantation de couverts végétaux périodiques ou permanents assure les fondations de systèmes résilients et performants.
Les pratiques mises en places sur les fermes Agr’eau vont plus loin que les Techniques Culturales Simplifiées. En effet, dans les principes des Techniques Culturales Simplifiées, la maximisation de la couverture végétale n’est pas un moyen pour rendre le système performant. Certaines fermes Agr’eau pratiquent les TCS mais beaucoup d’entre elles s’initient au semis direct (SD) voire au semis direct sous couvert vivant (SCV). Ces techniques consistent à, respectivement, semer directement dans les résidus de culture ou dans un couvert végétal vivant.
De telles pratiques ne nécessitent pas de préparation du sol, hormis celui assuré par les systèmes racinaires de plantes présentes. Le sol est donc très peu perturbé. Les connaissances et savoir-faire pour réaliser de bons semis par ces méthodes sont cependant à construire. Leur réussite dépend de nombreuses facteurs comme l’humidité du sol, la température du sol, la date de semis, la profondeur de semis, la semence, les ravageurs (granivores notamment), etc. Le matériel et les outils utilisés ainsi que le type de sol jouent également sur la qualité du semis et de la réussite du couvert ou de la culture. Autant de paramètres à intégrer dans l’itinéraire technique.
Les itinéraires techniques mis en oeuvre par ces agriculteurs sont en partie basés sur une forme d’opportunisme, de l’observation, de l’intuition et la remobilisation du bon sens paysan. C’est une adaptation constante aux conditions. Il n’existe finalement pas de “recette toute faite”. C’est une démarche, une méthode à comprendre et à appliquer et des réflexes à intégrer. Très peu de références existent et les agriculteurs, croyant en ces pratiques, se trouvent parfois démunis car ces techniques sont encore trop peu étudiées par la recherche. Ils doivent donc sans cesse expérimenter chez eux.
Maîtriser les intrants
Il a été mis en évidence une très forte corrélation entre les volumes de vente des produits phytosanitaires et leurs détections dans les cours d’eau. Limiter leur utilisation permet d’améliorer directement la qualité des eaux.
Dans le bassin ADOUR-GARONNE, les pratiques agricoles actuelles mettent directement en péril les ressources, en qualité et quantité. Il est donc aujourd’hui question de rendre à nouveau compatible l’agriculture avec son bassin de vie. L’accompagnement des agriculteurs vers des modes de production sans chimie et davantage respectueux de l’environnement est une priorité pour la filière comme pour la population.